L’imposture des Alain Soral, des complotistes et autres nationalistes pour faire de Mélenchon un candidat du Système

 

 

 

Pour montrer que Marine Le Pen est la seule vraie candidate anti-système, il faut du coup montrer que Mélenchon est un faux candidat anti-système.

 

Reprenons donc leurs « arguments » un à un, et opposons leur la contradiction :

 

 

_ 1) « Mélenchon est la voiture balai de Hollande, car au second tour Mélenchon appellera à voter pour Hollande. »

Mélenchon est donc accusé d’un complot. Engagé par Hollande ou par ses maîtres francs-maçons ou par des juifs puisque ce serait un crypto-sioniste, ou par Goldman Sachs, il lui serait demandé de regrouper toutes les voix de brebis égarées de l’extrême gauche, pour les offrir ensuite à Hollande.

 

Réponse : Mélenchon ne se bat pas pour appeler à voter Hollande, il se bat pour être au second tour, pour que ce soit les autres forces de gauche qui soient « obligés » de voter pour lui. Et il a bien précisé que s’il n’est pas au second tour, il n’acceptera aucun poste dans un gouvernement Hollande. Il précise encore qu’au second tour, il n’y a pas de désistement, il n’y a que des éliminations. Enfin, il rappelle que traditionnellement, les gens de gauche appellent toujours à voter pour le candidat de gauche quel qu’il soit, qui reste en liste. Et que donc par exemple, si c’est Philippe Poutou (du NPA) qui est présent au second tour, il appellera à voter pour Poutou.

Enfin, pour bien montrer que c’est un « argument » infantile et non réfléchie, nous pourrions dire la même chose de Marine Le Pen : « ca ne sert à rien de voter pour Le Pen, car si elle n’est pas au second tour, elle appellera à voter pour personne. Donc voter Le Pen, c’est voter pour aucun candidat, donc ca ne sert à rien… »

 

Pour poursuivre sur ce sujet, vous pouvez lire notamment :

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/melenchon-la-voiture-balai-de-111652

 

 

_ 2) « Mélenchon a passé 30 ans au PS et à voté oui au Traité de Maastricht. »

 

Réponse : il s’est déjà expliqué plein de fois sur son passé et sur ses erreurs.

Mélenchon a cru au PS, à l'ancrage à gauche du PS, tout comme il a cru, au moment de voter le Traité de Maastricht, que l'Europe pouvait être un bien pour la France. Il explique sans détour en quoi et pourquoi il s’est parfois trompé. Il a le mérite de les assumer et d’en avoir tiré leçon.

 

Rappelons quand même qu’en ce qui concerne la carrière politique de Mélenchon, il a toujours été un opposant de l’intérieur au PS. Suivant l’adage bien connu qui dit que pour détourner un avion, il faut être à l’intérieur.

De fait, il a toujours été l’aile gauche du PS. Mais ses motions ne dépassaient pas les 15% lors des congrès.

S’il reconnait avoir fait une connerie en appelant à voter Maastricht en 1992, il a été contre le traité d’Amsterdam en 1998, contre le traité de Nice en 2001, pour le non au référendum de 2005, contre le traité de Lisbonne.

Mélenchon a failli être exclu 3 fois du PS :

- opposant à la 1ère guerre d’Irak, c’est Mitterrand qui lui a évité d’être exclu du PS, ce qui explique en parti son soutien à Maastricht (« je ne pouvais pas faire cela au vieux »).

- il vote contre le passage à l’euro et écope finalement d’un blâme du PS.

- il fait campagne pour le non en 2005 et c’est Hollande qui lui évite l’exclusion. Il préférait voir Mélenchon s’opposer dans le PS plutôt qu’en dehors, beaucoup plus dangereux.

 

 

_3) Mélenchon et son salaire

Cela fait des mois que circule sur internet des rumeurs sur le salaire et les indemnités « mirobolantes » que recevrait Mélenchon.

 

Mélenchon y a déjà répondu plusieurs fois, réponse complète ici :

http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/2012/02/05/22656196.html

 

 

_4) « Marine Le Pen a un programme social sérieux »

 

Réponse : C’est faux, en voici quelques exemples :

 

_ Pouvoir d'achat et salaires :

 

   Marine Le Pen est par principe contre l'augmentation du SMIC qu'elle assimile à « une mesurette ». Alors que le Front de Gauche défend le SMIC à 1700€ et l'idée qu'une revalorisation est absolument nécessaire, on ne peut vivre décemment avec 1070 € nets par mois. La hausse à 1700 € par mois revient à une pièce de 2 € par heure ; et touche essentiellement des emplois non dé-localisables qui participeront à la relance de l'activité économique.

 

   Sa mesure de réduction de 200 € des cotisations salariales en dessous de 1,4 smic ne permet pas une augmentation des salaires. On a déjà vu dans la restauration une baisse des taxes (TVA) sans augmentation des salaires. Le manque à gagner pour la Sécu déjà mal financée sera alors repris sur les impôts et donc indirectement sur les salaires. Elle ne fait que répondre à une demande patronale sous couvert de social : elle est bien la chienne de garde du Capital.

 

   Elle est opposée au blocage des loyers alors que le Front de Gauche propose un mécanisme qui permet la baisse des loyers, seule mesure qui mette fin à l'absurde spéculation immobilière dont tous finissent par pâtir.

 

   Elle est opposée au salaire maximum. C'est pourtant une mesure qui fait de plus en plus consensus, et qui, en gardant une échelle de 1 à 20 (fourchette proposée par la Confédération européenne des syndicats. Ce mécanisme économique ramènerait de la mesure dans les entreprises, et permettrait une augmentation plus régulière des bas salaires.

 

 

_ Contre la retraite à soixante ans :

 

   Des journalistes mal informés ou mal intentionnés nous ont fait croire que Marine Le Pen était pour la retraite à 60 ans. C'est faux ! Elle ne cesse de changer d'avis au gré de son public, mais il se dégage un rejet de la défense du système de retraite à 60 ans par répartition :

Elle est pour le passage à la retraite par capitalisation.

Elle joue de l'ambigüité en promouvant une retraite à la carte, ce qui en raison du rapport de force actuel conduirait à abandonner l'âge légal de 60 ans.

Dans son programme économique, le FN abandonne toute référence à un âge légal.

 

_ Marine Le Pen candidate du libéralisme et des plus riches :

 

   Comme tous les austéritaires, elle se prononce pour une baisse du coût du travail, ce qui en fait signifie la baisse des salaires directs ou indirects ; la réduction des ressources de la sécurité sociale. Cette obsession vise en fait à détruire l'État providence et la solidarité républicaine.

 

   Comme Sarkozy elle s'est prononcée pour la hausse de la TVA. Cette mesure touche directement les classes dites moyennes et populaires.

   Elle veut supprimer l'Impôt sur la Fortune – que son père paye.

   Elle ne cesse de remettre en cause l'action syndicale. Pendant le mouvement des retraites elle a surtout condamné « les émeutes » et les grèves. En dénonçant les « effets de seuils », ceux qui en fait ouvrent des droits aux salariés (délégués syndicaux dans les entreprises de plus de 11 salariés et CHSCT pour celles de plus de 50), elle veut freiner l'action syndicale. C'est une demande du MEDEF !

 

   Favorable à ce qu'elle appelle le capitalisme populaire, elle propose en fait de participer au patrimoine de l'entreprise, mais sans droit de vote !

 

Rappelons enfin que Marine Le Pen n’est pas le seule à dénoncer la Loi Pompidou-Rothschild-Giscard de 1973, qui en réformant les statuts de la Banque de France empêche l'Etat de « battre monnaie » pour se financer ce qui permet aux banques privées de s'engraisser en encaissant les intérêts de la dette :

 

http://www.dailymotion.com/video/xdkb7t_melenchon-contre-la-loi-pompidou-ro_news

 

 

 

_5) La preuve par le CRIF, que j’appelle : l’argument par omission :

Soral indique que Marine est bien la candidate anti-système, puisqu’elle n’est pas invité au diner du CRIF, contrairement aux autres candidats.

 

Réponse : Parfait, très bien. Mais il oublie de signaler que Mélenchon non plus n’y est pas invité.

Mélenchon dénonce « ces autorités constituées qui vont se mettre à quatre pattes » lors du dîner du CRIF.

 

Récemment, les 2 premières minutes de cette vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/xol58t_j-l-melenchon-12-13-dimanche-f3_news

 

Et il y a un an :

http://www.youtube.com/watch?v=qLK-B-VWPS4

 

_6) Mélenchon et le Club « Le Siècle ».

Mélenchon est franc-maçon et a été au PS longtemps donc quand il affirme qu’il ne connait pas le club Le Siècle, il ment ! »

Réponse : Or Emmanuel Ratier, spécialiste du Siècle, dit qu’il n’y a qu’entre 15% et 30 % pour cent de francs-maçons au Siècle… Ce n’est donc pas impossible que Mélenchon ne connaisse pas le Siècle. Il ne faut donc pas généraliser ou affirmer sans preuves !

Depuis qu’il en a connaissance, Mélenchon dénonce le club Le Siècle :

 

http://www.dailymotion.com/video/xffq75_melenchon-attaque-le-siecle_news

 

 

_7) « Mélenchon est trotskiste, franc-maçon, donc il ne peut pas être anti-système. »

 

 

Réponse : C’est le niveau zéro de réflexion de nos complotistes.

Déjà c’est faire de la Franc-Maçonnerie un bloc uni, et des francs-maçons des clones.

Si on suit ce raisonnement, ces 3 personnes que nos complotistes aiment bien ne peuvent pas être « anti-système » : René Guénon, Thierry Meyssan, Emmanuel Ratier. En effet ces 3 personnes sont ou ont été francs-maçons… C’est dire la bêtise du raisonnement…

 

Alain Soral dit qu’en plus Mélenchon ce n’est pas bien, car il a fait parti des pires trotskistes, puisqu’il a fait parti de l’OCI (Organisation communiste internationaliste) conduite par Pierre Lambert. Or les lambertistes ont toujours occupé une place à part dans le paysage trotskiste, faisant de l'entrisme un des axes de leur politique.

 

Or qu’est-ce que l'entrisme ? C’est une stratégie d'organisation qui consiste à faire entrer de manière concertée des membres d'une organisation dans une autre organisation concurrente  ou aux idées moins radicales. Si donc Mélenchon a fait de l’entrisme au Grand Orient de France, ca serait normalement pour influencer la Franc-Maçonnerie ou la détourner...

 

Trotski était violemment anti franc-maçon. Il écrivait en conclusion d’un texte contre la franc-maçonnerie :

« La franc-maçonnerie est une plaie mauvaise sur le corps du communisme français. Il faut la brûler au fer rouge ». Si donc Mélenchon a vraiment fait du vrai entrisme et donc en tant que vrai trotskiste anti-maçon, alors Soral devrait plutôt se réjouir car Mélenchon serait anti-maçon normalement…

 

Soral et autres nationalistes critiquent la Franc-Maçonnerie sur le seul point ou justement la Franc-Maçonnerie (Je parle Du Grand Orient, les autres obédiences sont plus conservatrices et spiritualistes) n’a que ca de bien : la défense de la laïcité.

Effectivement on peut critiquer la Franc-Maçonnerie sur pleins de choses : l’ésotérisme, le rituélisme, une organisation bourgeoise et de collaboration de classe, etc. Non ce qui gène nos Soral et compagnie, c’est les « laïquards » (à prononcer avec un énorme dégout, comme le fait Soral).

D’ailleurs, pour Soral, si la France s’est décatholicisé, c’est un complot, c’est à cause de la franc-maçonnerie, etc.

Or c’est faux, ce n’est qu’une cause parmi d’autres: l’avancé de la Raison, les recherches en archéologie, la science, l’esprit critique enfin libre de s’exprimer, le refus de la superstition et des dogmes, etc.…

En 1983, Mélenchon intègre la loge franc-maçonne Roger Leray du Grand Orient de France où il a comme thèmes de prédilections l'idéal républicain et la défense de la laïcité. C'est le tournant de la rigueur entrepris par le gouvernement socialiste de l'époque qui a motivé cette démarche, d'après Jean-Luc Mélenchon lui-même : « C'est l'année de la crise morale. Rien ne marche. Tout est perdu. [...] Quand tout s'est cassé la figure, que reste-t-il ? La République. Donc, in fine, la liberté et l'égalité ». Outre cette filiation politique, il trouve dans la franc-maçonnerie une filiation personnelle : son père était lui-même maçon.

En 1984, lors des débats relatifs à la loi Savary, il s'insurge de voir le Grand Orient de France si peu engagé dans la bataille en faveur de cette loi poursuivant un objectif d'unification des enseignements public et privé au sein d'un grand service public de l’Éducation nationale. Il en gardera un souvenir amer, avouant avoir « fantasmé ce que c'était » et « compris que ce n'était pas tout à fait ce à quoi [il] s'attendait ». Il restera par la suite un franc-maçon « fidèle » mais « peu assidu », un « frère de base », peu impliqué dans les affaires internes du Grand Orient de France et refusant notamment de participer aux « fraternelles parlementaires » qu'il dénonce comme étant de son point de vue une « déviance grave, un attentat contre la République ». (Renseignement pris dans l’ouvrage : « Mélenchon le Plébéien », de Stéphane Alliès et Lilian Alemagna, Editions Robert Laffont, 2012.)

 

 

_ 8) La non dénonciation des complots mondialistes.

« La preuve que le communisme fait parti du système, c’est que Besancenot ne veut pas qu’on lui parle du groupe Bilderberg ». (On peut remplacer Besancenot par Mélenchon, le type d’argument est le même).

Réponse : Les complotistes font circuler une vidéo du mouvement « We are change » ou l’on voit Besancenot dans une manifestation ou il tracte, et des membres de « We are change » qui essayent de le déranger et de lui poser la question de savoir s’il connait le groupe  Bilderberg. Ils se font dégager par le service d’ordre de Besancenot. Pourtant la conclusion est simple : Besancenot tract, il est emmerdé par deux complotistes, il les envoie chier.

De deux choses l’une : soit Besancenot connais le groupe Bilderberg et il n’a pas besoin que deux petits emmerdeurs lui posent la question alors qu’il tracte, soit Besancenot ne connait pas le groupe Bilderberg. Et je dirai et s’il ne connaît pas, et alors ? Il suffirait qu’on lui dise : « Bah le groupe Bilderberg c’est un groupe de capitalistes qui se réunissent pour organiser l’avenir du monde et… » Stop pas la peine d’en dire plus, du moment que vous dites que c’est un groupe de capitalistes, la messe est dite, c’est mal puisque capitaliste.

 

Pas le peine donc de chercher midi à quatorze heure comme quoi il serait manipulé par le groupe Bilderberg ou se tairait volontairement sur ce groupe là…

A propos de la dénonciation du « Nouvel Ordre Mondial » : le complotiste Pierre Hillard reproche au « Nouvel Ordre Mondial » de vouloir être une « contre-église ». C'est-à-dire que quand l’ordre ancien était catholique, c’était bien, mais la un ordre non catholique ce n’est pas bien.

Les élites capitalistes veulent instaurer un « nouvel ordre mondial », il n’est pas encore en place. Il faut selon nos complotistes tout faire pour empêcher cette « gouvernance mondiale ».

C'est-à-dire que le capitalisme ne les gènes pas s’il respecte la souveraineté des Etats…

Or, pour nous communistes, le capitalisme c’est le mal absolu qu’il soit en mode souverainiste, gouvernance mondial, ou « ordre naturel » chrétien.

 

_9) « Etre communiste ne choque pas le Système et est autorisé, alors que l’antisémitisme choque et est interdit »

 

Dixit Soral dans une vidéo récente accordé au site Ripoublik : « On peut avoir le discours le plus anti-capitaliste qu’il soit, on n’est pas embêté par le Système, par contre si on a un discours antisémite on a de gros ennuis avec le Système ». Autrement dit, seul l’antisémite est vraiment anti-système, l’anti-capitaliste (le communisme pour faire bref) ne dérange pas le système. Le Système étant selon Soral dirigé par les juifs, ceci explique cela. Le communisme n’est qu’un pion du Système. C’est pour ca d’ailleurs que Soral aime rappeler ce mensonge comme quoi le communisme a été financé par des banques et qu’on a parlé à l’époque de judéo-bolchevisme.

Ce que Soral dit sur l’antisémitisme me fait penser à ce commentaire de quelqu'un disant : « Quand je pense que l’on n’a pas le droit d'être national-socialiste, mais qu'être communiste ne choque personne ... »

 

Réponse :

Le PC n'est plus communiste depuis plus de 30 ans, il n'y a pas de gros mouvement communiste, donc le communisme en France ne fait pas peur aux capitalistes. Mais qu'ils deviennent importants...

 Il est interdit d'être national-socialiste (et antisémite), car les capitalistes qui sont au pouvoir actuellement veulent faire oublier qu'ils ont utilisé et financé les « fascismes » avant la 2e guerre mondiale dans le but de vaincre le communisme. Pour faire oublier cette collaboration, ils jouent actuellement à fond la carte de l'antiracisme, l’anti-fascisme, etc. Nos bourgeois capitalistes d’aujourd’hui sont horrifiés par le racisme et l’antisémitisme, ils poussent de véritables cris d’orfraies ! Par contre, le capitalisme, ca non, ca ne les choque pas du tout…

 

_10) « Mélenchon n’est pas anti-impérialiste et veut attaquer l’Iran »

 

Il y a quelque jour, face aux micros de Radio France, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle, tenait les propos suivants sur la situation politique de l'Iran :

« [À propos d’un possible frappe nucléaire israélienne sur l’Iran] Je ne sais pas, je ne suis pas lié aux services de renseignement israéliens. Ce n’est pas acceptable. Mais d’un autre côté il faut aussi entendre quelque chose : ce qu'a dit M. Ahmadinejad n'est pas acceptable. C'est la première fois qu'on voit un pays, et pourtant il y en a des pays qui sont en tension entre eux, certains armés de l’arme nucléaire, comme c’est le cas pour le Pakistan et l’Inde. Mais à aucun moment le Pakistan ou l’Inde ne se sont armés en disant « j’ai l’intention de détruire mon voisin ». Là, c’est la première fois qu’on voit un pays dire : « si on a une bombe, on ira taper sur Israël ». Personne ne peut accepter une chose pareille, que sur le plan international, quelqu'un décide qu'il va détruire (et à coup de bombes atomiques) son voisin [...]. Moi je n’ai pas peur de le dire : un régime théocratique est toujours un danger pour le reste de l'humanité. Partout où on met des religieux au pouvoir, il faut s’attendre à des abominations, eh bien voici que l’Iran confirme que c’est abominable de mettre des religieux au pouvoir. »

 

Ce qui est en cause, c’est la fameuse phrase d'Ahmadinejad appelant à « rayer Israël de la carte », que Mélenchon tient pour vraie, mais qui est parfaitement fausse : le Président iranien avait cité l'Ayatollah Khomeiny qui disait que le régime occupant Jérusalem devait disparaître de la page du temps. Il y a une petite différence entre l'estimation qu'un régime finira pas disparaître et menacer de développer puis utiliser la bombe atomique pour rayer un pays de la carte. Tenir pour équivalentes les deux propositions, c'est faire de la propagande anti-iranienne. Mais Mélenchon ne la reprend que par ignorance !

Si on lui démontre que cette phrase est fausse, il changera d’opinion. Et il y a assez de communistes anti-impérialiste au Front de gauche, je suis sur qu’on ne va pas tarder à le lui démontrer.

 

Dans tous les cas, à aucun moment Mélenchon ne parle d’agresser militairement l’Iran, pas plus que d’alliance militaire de quelque ordre que ce soit avec les Etats-Unis d’Amérique.

Elles sont nombreuses les vidéos ou Mélenchon dénonce l’impérialisme américain et leur 600 bases à travers le monde.

 

Les positions du Front de gauche en matière de politique étrangère sont claires. Page 73 du programme du Front de gauche, l’Humain d’abord : Chapitre 8, « la France pour changer le cours de la mondialisation » :

 

- Retrait des troupes françaises d’Afghanistan ;

 

- Retrait de la France de l’OTAN ;

 

- Reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France et par l’UE.

 

Et page 75 : « la France rompra avec l’alignement atlantiste, la politique de force et d’intervention militaire et avec les logiques de puissance, pour agir en faveur de la paix […] nous agirons pour la dénucléarisation, pour le désarmement multilatéral et contrôlé de tous les types d’armement dans l’esprit de la Culture de paix promue par l’Unesco et la charte des Nations Unies ».

 

Mélenchon n’est donc ni sioniste, ni pro-américain, ni belliqueux, ni spécifiquement anti-iranien, mais bien tout l’inverse.

 

 

_11) « Mélenchon n’est pas pour le Bank run, donc il ne combat pas la finance internationale »

Mélenchon est contre l'idée de provoquer une panique bancaire (« bank run » en anglais). Éric Cantona avait suggéré la possibilité de réaliser une révolution non violente par le biais d'un retrait massif d'argent déposé à la banque de la part des citoyens. Il s'agissait dans son esprit de provoquer un écroulement du système bancaire : « S'il y a 20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s'écroule (...) La révolution se fait par les banques ».

 

Réponse : Il suffit de lire le programme du Front de Gauche ou de voir les vidéos de Mélenchon pour voir toutes les propositions qu’il fait pour combattre ce système capitaliste financier. Exemple vidéo :

http://www.ubest1.com/?page=video/23985/Jean-Luc-Mélenchon-dénonce-le-capitalisme,-la-finance-internationale,-et-les-oligarchies

 

Autre exemple : partie n° : 2 du programme du Front de gauche : « Reprendre le pouvoir aux banques et aux marchés financiers » :

http://gesd.free.fr/fghumain.pdf

 

 

Revenons maintenant sur ce qu’avait dit Mélenchon sur ce sujet du « bank run » : « Je ne sais pas si on gagnerait quelque chose à une faillite générale et instantanée du système. (..). Mais en même temps, je ne perds pas de vue que Cantona (..) montre que ce système est un tigre de papier ».

 

Le fait est cependant que si la critique faite par Cantona du système qu’elle contient est juste et légitime, la solution proposée n’en est pas une. Eric Cantona a raison de dire que c’est une action massive qui aura raison du système capitaliste, mais il a tort quand il dit que la révolution ne se fait pas dans la rue, mais dans les banques. Car si un « bank run » mettrait sans aucun doute les banques sollicitées dans une situation périlleuse, cette situation ne le serait pas plus que celle dans laquelle elles étaient en 2008, quand tous les grands États du monde sont venus à leur secours à renfort de centaines de milliards de dollars ou d’euros ! Par contre, si ces vingt millions de clients des banques, qui sont aussi la force économique centrale du capitalisme par leur travail, descendent dans la rue, se mettent en grève et réclament des comptes à leur classe dominante sur l’aggravation constante de leurs conditions de travail et de vie, sur la baisse de leurs revenus, sur la destruction de la « protection sociale », cette fois les comptes à rendre ne se chiffreront plus en dollars ou en euros, mais en nombre de travailleurs unis, conscients et combatifs.

 

Nous sommes finalement en face d’une critique typiquement fasciste de l’usure considérant le capitalisme usuraire comme une branche à part du mode de production capitaliste, responsable à elle seule de la crise.

Cet anticapitalisme romantique est une mécanique petite-bourgeoise et bourgeoise pour désamorcer la révolution en compartimentant les secteurs du capitalisme et désigner l’ennemi à abattre (en se forgeant ainsi une image « radicale »)… pour mieux préserver le mode de production capitaliste dans son ensemble.

 

 

Conclusion :

Mélenchon se bat contre les banquiers et la finance internationale, il est contre le choc des civilisations (il l’a répété pleins de fois à la télévision), il est contre le communautarisme, il dit que les musulmans ne sont pas un problème en France (sauf d’une poignée d’excités fanatiques qu’il faudra s’occuper), il est contre l’impérialisme américain, pour la sortie de l’OTAN, etc. Bref, il aurait pourtant tout pour plaire à Soral, mais Soral est aveuglé par un complotisme et imprégné d’idées d’extrême-droite qui l’empêchent de mener une réflexion saine et raisonnée.

 

 

Communisme Lasoluce